Les trois causes de la déforestation que sont les besoins de terres, de bois de feu et, dans une moindre mesure, l’exploitation du bois pour l’industrie sont éclairées par la dernière, de nature institutionnelle. L’absence de politique d’aménagement du territoire rural et la crise persistante du monde rural dans la plupart des pays concernés constituent un handicap pour la défense des zones forestières. Le manque de planification des usages de l’espace rural fait que la forêt est d’abord utilisée comme une réserve de terres agricoles ou pastorales.
Il existe peu de codes régissant les droits sur le foncier et
là où ils existent, les territoires forestiers apparaissent
comme des espaces ouverts disponibles pour être défrichés.
Confrontés aux besoins immédiats des populations, beaucoup
de gouvernements restent, par obligation, favorables d’abord
au développement agricole et à l’exploitation rapide
des forêts et les réglementations incitent l’homme
rural à considérer la forêt comme son bien propre,
dont il peut disposer à son gré. Il faut bien nourrir
les hommes, toujours plus nombreux…
Enfin, dans les pays pauvres dont les gouvernements voudraient protéger
et maintenir les forêts, l’insuffisance de leurs ressources
ne permet pas de mener cette politique coûteuse. Il leur faut
donc compter sur l’aide internationale.
Pauvreté, productivité agricole médiocre, développement
déséquilibré, institutions faibles et démographie
galopante sont autant de causes de la dégradation des forêts
tropicales.
Pour s’attaquer aux véritables raisons, les solutions
sont d’abord à chercher en dehors du cadre forestier.
Le remède essentiel est une révolution agricole dans
les pays tropicaux, du type de celle que l’Europe a connue au
cours du XIXe siècle, et adaptée à chaque cas.
Tant que les paysans ne seront pas aidés pour entretenir la
fertilité de leurs terres et améliorer leurs rendements,
le grignotage des forêts restera le seul recours aux besoins
de terres pour augmenter la production.
Le cadre de l’action à mener est défini par le
Plan d’action forestier tropical (PAFT) lancé en 1985,
lors du IXe Congrès forestier mondial de Mexico. A partir d’une
revue d’ensemble du secteur forestier(utilisation des terres,
développement des industries forestières, bois de feu
et énergie, conservation des écosystèmes forestiers,
institutions), le PAFT vise à définir un programme d’actions
adapté aux particularités de chaque pays.
Il cherche à stimuler la collaboration entre les pays, les entreprises
et les populations. Il cherche enfin à accroître l’efficacité de
l’aide internationale. Quatre-vingts pays tropicaux sont engagés
dans cette démarche.